Vous avez bien lu. Cet objet pour le moins curieux a bien été mis en vente. Cet objet, très particulier et ayant été la propriété du proconsul Javogues a fait l'objet d'une vente aux enchère.
C'est Maitre André Desvouges, l'un
des membres distingués de l'honorable compagnie des commissaires
priseurrs qui procédait à l'adjudication de ces bois de justice,
qui faut bien l'admettre, doivent prendre une place non négligeable
dans un salon, où même dans la cuisine si l'on veut l'utilisé
comme tranche lard, elle qui servi à découper les gens bons.
Quoi qu'il en soit, cette pièce de collection a été adjugée
pour la modique somme de 921 Fr. à un paisible marchant de timbre.
L'objet est actuellement visible dans le cabaret de Monsieur
Bruyant Alexandre. (Extrait d'un journal des années 1900)
Ce n'est pas une œuvre représentant Salomé, la créature aux
sept voiles qui décapitait après sa danse sensuelle ses amants,
mais bel et bien une guillotine des armées révolutionnaires
qui est mise aux enchères à l’Hôtel Drouot, salle 4 à 13h30.
Visible depuis le 14 juin 2011 elle l'est encore le 15 juin
2011 entre 11h et 12h. Si cette guillotine n’a pas de rapport
avec l’instruction judiciaire en cours qui menace l’Hôtel Drouot
et des professionnels de l’art, un bruissement parcourt les
couloirs sur la coïncidence, le funeste présage ou, au contraire,
la symbolique du tranchement du passé, pour un nouvel essor
des ventes aux enchères publiques. Mais quelle sera l’histoire
de cet objet d’Histoire ? Aujourd'hui, cette guillotine rejoindra-t-elle
le patrimoine public ou une collection privée ? Si c'est un
collectionneur, sera-ce un avocat général, lointain descendant
professionnel de l'accusateur public, qui se portera acquéreur,
ou bien un avocat pénaliste, ou encore un club républicain,
à moins que ce ne soient des descendants des Chouans ? Car c’est
une authentique guillotine du XVIIIème siècle qui
est présentée par l’étude Delorme - Collin du Bocage, commissaires-priseurs
à Paris. Elle est dite « des Armées de la République », expression
qui désigne les 15 armées révolutionnaires réorganisées en 1793
par Lazare Carnot, membre du Comité de Salut Public. Et c’est
sous le commandement du général Hoche que les « bleus », les
armées de la Révolution ont mis fin à la guerre de Vendée (1793-1796)
La guillotine a été l’un des instruments
de « pacification » des Chouans et des historiens n’hésitent
pas à évoquer un génocide. Le Docteur Guillotin qui siégea à
l’Assemblée constituante, voulait abréger les souffrances des
condamnés. Il fit adopter une nouvelle machine conçue pour les
couper la tête rapidement appelée « Louisette » ou « guillotine
».
Pendant la Terreur, celle qui est désormais affublée de
nombreux surnoms comme le rasoir national, le moulin à silence,
la veuve, puis la cravate à Capet après son emploi sur Louis
XVI, a largement contribué à multiplier les exécutions capitales.
Emprisonné durant la Terreur, Guillotin est remis en liberté
après la mort de Robespierre.
Il passa le restant de ses
jours loin de la vie politique et ne se consacra plus qu'à la
médecine, s’activant à propager la pratique de la vaccination
contre la variole et, sous le Consulat, il est chargé d’installer
le premier programme cohérent de santé publique en France à
l’échelle de la nation. Il est nommé médecin chef de l'hôpital
Saint-Vaast d'Arras. Guillotin est également le fondateur de
la Société des premiers médecins de Paris, ancêtre de l'actuelle
Académie nationale de médecine.
La croyance que Guillotin
soit mort lui-même guillotiné n'a pas de fondement historique.
Pourtant, il s'agit d'une idée assez répandue, probablement
basée sur l'ironie du sort que cela eût été si l'initiateur
de l'utilisation de cette machine avait lui-même été emporté
dans la masse innombrable de victimes dont l'engin a facilité
l'exécution durant la Terreur.